Les seules activités humaines pratiquées de manière ancestrale sur le site de Montessus sont l’agriculture traditionnelle et l’élevage, dans le respect le plus absolu de la faune et de la flore. Les prés sont enrichis par de l’engrais naturel (fumier), les haies bocagères entourant les parcelles accueillent une faune riche et abondante, dans ce secteur totalement préservé. Situé en zone humide, le site de Montessus est au coeur de la Haute Vallée de l’Arconce classée ZNIEFF 1 (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) en raison des espèces rares et protégées qui s’y trouvent : https://inpn.mnhn.fr/zone/znieff/260014863
Parmi les espèces rares ou courantes qui s’y trouvent, en voici quelques-unes observée ou inventoriées :
Lamproie de planer, présente dans l’Arconce
Papillon azuré, présent dans les prairies
Pinson des arbres, présent sur le site
Loriot d’Europe, présent sur le site
Sur et autour du site de Montessus, ont été inventoriées :
- 55 espèces d’oiseaux
- 13 espèces de chauve-souris
- 21 espèces de papillons
- 14 espèces de libellules
- 7 espèces de mammifères (micro-mammifères aux moeurs nocturnes ou souterraines non compris)
- 2 espèces de batraciens et 2 espèces de reptiles, en seulement 24h de prospection par la LPO.
Toutes les photos figurant sur ce site ont été prises sur place :
Ophrys abeille
Merci à la Fondation Nature & Découvertes, sous l’égide de la Fondation de France, qui soutient le financement des inventaires naturalistes réalisés pour l’Association des Amis du site de Montessus, en vue d’obtenir une protection réglementaire supérieure de la biodiversité de la Haute Vallée de l’Arconce (actuelle ZNIEFF 1).
Les encouragements suivants accompagnent la subvention de la Fondation de France : »Les membres du comité « Coup de main » de la Fondation Nature et Découverte tiennent à accompagner cette belle initiative au caractère militant, et attendent avec intérêt les résultats qui en découleront« .
Le contexte en France :
En milieu rural, presque toutes les espèces d’oiseaux nicheurs sont menacés par la disparition des insectes, leur principale nourriture : agriculture intensive, bétonisation, recours massif aux pesticides, jamais les menaces sur la biodiversité n’ont été aussi fortes.
La disparition des milieux naturels fait partie des principales causes, avec la pollution des eaux, des sols et de l’air.
- entre 1998 et 2016, 76% des insectes volants ont disparu
- 35 à 40% des oiseaux ont disparu en 25 ans
- plus de 1500 espèces sont menacées en France
Le groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) a publié un rapport alarmant sur l’effondrement sans précédent de la nature : http://www.ipbes.net/news/Media-Release-Global-Assessment-Fr
« La perte de la biodiversité est 10 à 100 fois plus importante que les années précédentes » signale Pierre Cannet, co-directeur des programmes WWF.
Quelques chiffres :
- 25% des mammifères sont en danger
- 41% des amphibiens et 19% des reptiles
- 13% des oiseaux, 7% des poissons
- 7% des gastéropodes, 15% des libellules…
Concernant le règne végétal, les taux s’échelonnent entre 16% et 63% selon les plantes.
Devant une telle dégradation de l’environnement, l’alerte de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité est à prendre très au sérieux :
« Le dangereux déclin de la nature :
Un taux d’extinction des espèces « sans précédent » et qui s’accélère
La réponse mondiale actuelle est insuffisante ;
Des « changements transformateurs» sont nécessaires pour restaurer et protéger la nature
Les intérêts particuliers doivent être dépassés pour le bien de tous
C’est l’évaluation la plus exhaustive de ce type ;
1.000.000 espèces menacées d’extinction »
Rapport IPBES de l’ONU
En Saône-et-Loire, un état des lieux préoccupant, dans un article du 12 mai 2019 intitulé : « Et si on ne les entendait plus chanter ? » :
La réponse se situe en tout premier lieu dans la préservation des habitats de ces espèces en danger.
« Le Conseil européen s’est positionné, le 23 octobre, sur la stratégie européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, présentée par la Commission en mai dernier. « Les États membres sont vivement préoccupés par le rythme de la perte de biodiversité au niveau mondial et reconnaissent la nécessité d’intensifier les efforts en luttant contre les facteurs directs et indirects de perte de biodiversité et d’appauvrissement de la nature », indique le communiqué de presse du Conseil. »
Source : https://www.actu-environnement.com/ae/news/strategie-europeenne-biodiversite-protection-restauration-36370.php4#xtor=ES-6
L’Association des Amis du site de Montessus agit pour la préservation de ce lieu intact, où plus de 55 espèces différentes d’oiseaux ont déjà été inventoriées, parmi lesquelles au moins six espèces vulnérables (cf liste rouge des espèces menacées de l’UICN) : le martin-pêcheur, le chardonneret élégant, la linotte mélodieuse, le pipit farlouse, et la tourterelle des bois, disparue à 62% en Saône-et-Loire (en extinction de 80 à 90% dans d’autres départements), et le bruant jaune, dont les effectifs ont diminué de moitié en moins de 20 ans.
(comptage entrepris depuis 2002 par l’Association ornithologique et mammologique de Saône-et-Loire).
Cf la liste rouge des espèces menacées de l’avifaune : https://inpn.mnhn.fr/docs/LR_FCE/UICN-LR-Oiseaux-diffusion.pdf
La présence du guêpier d’Europe est attestée à Montessus :
De très nombreux rapaces s’y trouvent également, une garenne servant de nourricerie à de multiples espèces. Parmi celles repérées : des faucons crécerelles (figurant également sur la liste rouge des espèces menacées), buses variables, effraies de clochers, milans royaux, milans noirs, etc.. Ces photos ont toutes été prises sur le site de Montessus :
Chouette effraie, se posant sur le pigeonnier/chapelle
Nichée de chouettes effraies dans une des échauguettes
Buse variable
Petite chouette chevêche d’Athéna, dans un noyer noir de l’avenue :
Faucons crécerelles nichant sur la façade
L’espèce très courante autrefois des lapins de garenne a fait son entrée dans la liste rouge des espèces menacées : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/61714/tab/statut.
Grand paon de nuit :
« Ce fut une soirée mémorable. Je l’appellerai la soirée du Grand-Paon. Qui ne connaît ce superbe papillon, le plus gros de l’Europe, vêtu de velours marron et cravaté de fourrure blanche ? Les ailes, semées de gris et de brun, traversées d’un zigzag pâle et bordées de blanc enfumé, ont au centre une tache ronde, un grand oeil à prunelle noire et iris varié, où se groupent, en arcs, le noir, le blanc, le châtain, le rouge amarante. »
Jean-Henri Fabre, souvenirs entomologiques
Azuré commun :
Gazé, ou piéride de l’aubépine :
Flambé :
Depuis les années 80, les moineaux ont diminué de 70% dans les campagnes et de 95% dans les villes. Source :
https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/le-moineau-une-espece-qui-bat-de-l-aile
Ils sont maintenant protégés, mais la prise de conscience nécessaire à la préservation de leurs habitats n’est pas encore assez partagée.
Photos prises sur le site de Montessus :
Oreillard
Sérotine
Faucons crécerelles
Hirondelle rustique, présente également sur la liste rouge des espèces menacées
Piste de réflexion, à partir d’extraits du texte LAUDATO SI, du Pape François :
« L’immense majorité disparaît pour des raisons qui tiennent à une action humaine. À cause de nous, des milliers d’espèces ne rendront plus gloire à Dieu par leur existence et ne pourront plus nous communiquer leur propre message. Nous n’en avons pas le droit. Probablement, cela nous inquiète d’avoir connaissance de l’extinction d’un mammifère ou d’un oiseau, à cause de leur visibilité plus grande. Mais, pour le bon fonctionnement des écosystèmes, les champignons, les algues, les vers, les insectes, les reptiles et l’innombrable variété de micro-organismes sont aussi nécessaires.
Certaines espèces peu nombreuses, qui sont d’habitude imperceptibles, jouent un rôle fondamental pour établir l’équilibre d’un lieu. Certes, l’être humain doit intervenir quand un géosystème entre dans un état critique ; mais aujourd’hui le niveau d’intervention humaine, dans une réalité si complexe comme la nature, est tel que les constants désastres provoqués par l’être humain appellent une nouvelle intervention de sa part, si bien que l’activité humaine devient omniprésente, avec tous les risques que cela implique.
Il se crée en général un cercle vicieux où l’intervention de l’être humain pour résoudre une difficulté, bien des fois, aggrave encore plus la situation. Par exemple, beaucoup d’oiseaux et d’insectes qui disparaissent à cause des agrotoxiques créés par la technologie, sont utiles à cette même agriculture et leur disparition devra être substituée par une autre intervention technologique qui produira probablement d’autres effets nocifs. Les efforts des scientifiques et des techniciens, qui essaient d’apporter des solutions aux problèmes créés par l’être humain, sont louables et parfois admirables. Mais en regardant le monde, nous remarquons que ce niveau d’intervention humaine, fréquemment au service des finances et du consumérisme, fait que la terre où nous vivons devient en réalité moins riche et moins belle, toujours plus limitée et plus grise, tandis qu’en même temps le développement de la technologie et des offres de consommation continue de progresser sans limite.«
« La sauvegarde des écosystèmes suppose un regard qui aille au-delà de l’immédiat, car lorsqu’on cherche seulement un rendement économique rapide et facile, leur préservation n’intéresse réellement personne. Mais le coût des dommages occasionnés par la négligence égoïste est beaucoup plus élevé que le bénéfice économique qui peut en être obtenu. Dans le cas de la disparition ou de graves dommages à certaines espèces, nous parlons de valeurs qui excèdent tout calcul. C’est pourquoi nous pouvons être des témoins muets de bien graves injustices, quand certains prétendent obtenir d’importants bénéfices en faisant payer au reste de l’humanité, présente et future, les coûts très élevés de la dégradation de l’environnement. »
L’environnement est un bien collectif, patrimoine de toute l’humanité, sous la responsabilité de tous ».
Caloptéryx éclatants sur la rivière de l’Arconce