Peu de donjons et sites médiévaux aussi anciens subsistent aujourd’hui en Bourgogne, dans un tel état de conservation. C’est une grande chance, et un « miracle de l’Histoire », comme en témoignait un jour un célèbre chanteur ayant découvert par hasard Montessus en passant dans la région.
Beaucoup de châteaux-forts ont été détruits, ou sont à l’état de ruine, comme en atteste cet ancien document sur l’histoire du Charolais daté de 1779 :
« Anciens lieux et châteaux détruits :
Le Village & Château de Rabutin, en la Paroisse de Changi.
Les Châteaux anciens ruinés, sont Giverdey près Toulon, ceux de Busseul, Rabutin, Suin, Artus, Dondin, Sanvigne, Sauvement, Commune, Joux en la Paroisse de Saint-Bonnet, Saint-Aubin-lès-Charolles dont il ne subsiste plus qu’une tour, ainsi que de celui d’Avaise ; Comble, Paroisse de Suin ; la Salle, Beauregard, Verderet, en la Paroisse de Marizi ; Laugere, en celle de Genelard ; Verderat, à la queue de l’étang de ce nom. Le Château de Rossigniol dans les bois de Bragni ; celui d’Ocle, de Chide, de Gloriere, & autres cités ci-devant.
Le Prieuré de Gourdon, établi au VIIe siècle, y a disparu, ainsi que celui du Mont-Saint-Vincent. Les Méparts de Viry, Martigny-le-Comte, Nochize, Vandenesse, du Mont-Saint-Vincent, sont éteints. »
http://pjpmartin.free.fr/site/histoire_Charolais.htm
Cette préservation exceptionnelle du site de Montessus au coeur de son paysage a été assurée depuis le XIVème siècle, à la fois par les générations de familles et d’agriculteurs qui s’y sont succédés, par les artisans qui y ont travaillé, et par les élus des communes voisines (Changy et Charolles), bien conscients de l’enjeu patrimonial historique représenté par Montessus pour la région.
Selon Nicolas Reveyron, Professeur d’Histoire de l’Art et spécialiste du Moyen-Âge (et membre du comité scientifique de l’Association des Amis du site de Montessus) : « les châteaux forts ayant échappé aux diverses destructions de l’Histoire, notamment pendant la Révolution, étaient souvent habités par des familles ayant des forts liens avec le voisinage. Les paysans de cette époque les protégeaient lors des troubles évolutionnaires au lieu de s’en prendre à eux ».
Photo aérienne : Olivier et Sybille de la Brosse